
Plus lent, plus intensément,
plus doucement, plus durablement,
plus sensuellement, plus simplement,
plus tendrement, plus authentiquement.[…]
Glisse sur le temps tel un goéland,
les bras déployés sans un battement d’ailes,[…]
Les cinq sens en éveil, je n’ai pas sommeil,
je suis là simplement, mon corps vit au présent,[…]
Ferme les yeux, étends les bras,
ouvre les mains, accueille-toi…
L’éloge de la lenteur est un thème éternel remis à la mode (cf. Carle Honoré et le mouvement slow 2004 ; « La Lenteur » Milan Kundera, 1993)
Le « far niente », quand il est élevé au niveau d’une forme de contemplation, c’est pour moi comme « faire l’amour avec la vie », avec les éléments. La sensualité devient une modalité du rapport à soi, à l’autre, au monde.
Je rêve de concerts qui soit des happening, des événements. Je voudrais créer une ambiance et atteindre avec le public une forme de plénitude, de paix intérieure… sans tomber dans la tentation d’Icare ou encore dans une caricature d’hypnose ou de séance de yoga.
L’invitation à devenir Goéland fait évidemment référence à Livingstone, (Richard Bach 1970)…, voire « ça plane pour moi » de Plastic Bertrand (1978),« il est libre Max, y´en a même qui disent qu´ils l´ont vu voler » (Hervé Chistiani, 1981), « fais comme l’oiseau » (Fugain, 1972), etc.
Étendre les bras, retrouver l’enfance, devenir avion… utopie ou prophétie autoréalisatrice autant que totalement improbable : pourquoi ne pas rêver qu’un « quart d’heure de lenteur, un petit temps de silence pour goûter la jouissance du moment présent » devienne à la mode dans les « boites de nuits » ?