14 Torrent pétrifié (G)

Nous sommes arrivés,

Au soleil, au grand jour,

Nos cheveux ondulaient au vent,

Nos vies toujours en mouvement. […]

Les arbres et leurs feuillées

Saluaient notre arrivée,

Les oiseaux venaient à nous et chantaient,

Les fleurs et les fruits s’offraient. […]

Un ciel pesant, un jour sans vent,

les nuages immobiles, un soleil brûlant,

Les nuages se sont arrêtés, le vent s’est brisé dans son élan,

Le soleil s’est mis à nous brûler, l’air est devenu lourd et étouffant.[…]

Les arbres et leurs feuillées

Ont cessé de nous saluer,

Les oiseaux se sont arrêtés de chanter,

Les fleurs se sont fanées,

Les fruits se sont cachés,

Nos cœurs se sont méfiés,

Nos yeux n’étaient plus aussi brillants,

Nos visages aussi animés qu’avant. […]

J’avais composé deux ballades…, j’ai décidé d’écrire une chanson plus rapide, avec une mélodie plus enjouée…, un beau départ en majeur, mais le refrain est venu en relatif mineur, lent, triste, plombant le tout, dans le contexte d’une impuissance à faire vivre un amour…, je l’ai conservé.

J’avais peur que les paroles ne paraissent un peu superficielles, mais finalement, j’aime bien cette chanson, qui à la mode des ballades populaires anciennes, reprennent les mêmes mots en transformant radicalement le sens par quelques variations (cf. les coquelicots de Mouloudji).

Les métaphores s’enchaînent, tout devient symbolique, j’ai l’impression de planer au-dessus du sujet. Je prends également mes délices dans la répétition transformée : « un jour sans vent, des nuages immobiles…, les nuages se sont arrêtée, le vent s’est brisé dans son élan »… la reprise plus fournie introduit à la dimension poétique…